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Anouck RIVIÈRE JÉROME - Docteure et dirigeante d'un cabinet de recrutement

Alumni à la Une

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03/02/2020

Docteure en Matériaux, technologie et composants pour l’électronique
Thèse soutenue en 2002
INSA Toulouse
École doctorale GEET/Laboratoire CEMES CNRS


Parle-nous de ta thèse !

J’ai commencé ma thèse en septembre 1998 suite à l’obtention de mon diplôme d’ingénieur de l’INSA de Toulouse.

Etant donné que j’ai été embauchée en CDI pendant ma thèse par MOTOROLA en août 2000, j’ai terminé tout en travaillant et j’ai passé ma soutenance en décembre 2002.

Le titre : Défaillances électriques et défauts structuraux dans les dispositifs de puissance à base de silicium : une étude par microscopie électronique en transmission.

Concrètement : il s’agit de faire le lien précis entre une fuite électrique et un défaut dans la structure cristalline du substrat de silicium d’une puce électronique de puissance (un switch de puissance par exemple). Pour cela, on préparait des échantillons, issus de la salle blanche de production industrielle de Motorola sur lesquels on avait repéré des fuite dans les jonctions des MOS par EMMI et je les observais avec les microscopes électroniques à transmission du CEMES CNRS.


Quels souvenirs gardes-tu de ton expérience de doctorat ?

Au début, cela changeait beaucoup de l’école d’ingénieurs, on a un projet d’étude et on doit le mener et se démener. On apprend beaucoup, on a beaucoup d’autonomie. C’est passionnant. Mes directeurs de thèse (un homme et une femme) était des personnes que je respectais beaucoup et j’étais ravie de travailler avec eux. J’ai eu l’occasion de préparer des conférences internationales et d ‘y aller présenter mes travaux mais aussi d’écrire un article. Autant d’expériences inoubliables que j’ai peu retrouvé dans mon travail d’ingénieur (on peux le faire aussi en tant qu’ingénieur mais on a tellement de pression sur du résultat et de la production qu’il est difficile de concilier les 2).

Le monde du  laboratoire est particulier (j’ai préféré le monde de l’entreprise, avec laquelle j’avais un partenariat, plus dynamique !) et on découvre rapidement qu’il y a des silos, entre les équipes de recherches hébergées et entre les enseignants-chercheurs et les chercheurs CNRS. Je trouvais aussi que les thésards étaient très isolés les uns des autres de ce fait. J’ai donc proposé de monter une association loi 1901 pour les thésards du labo et nous avons obtenu de la direction une salle pour nous réunir, prendre un café, échanger et avons participé aux événements du laboratoire mais tous ensemble via l’association. Cela a changé les choses entre les thésards, en mieux !, et j’ai même pu découvrir des équipements que je ne connaissais pas, au sous sol, des microscopes à force atomique et avec les thésards de cette équipe nous avons fait des observations et des mesures sur mes échantillons, qui sont d’ailleurs dans mon mémoire.


Parle-nous de ta profession, de ton métier !

Je parle en détail de mon parcours professionnel dans cet article sur linkedin :

https://www.linkedin.com/pulse/de-la-recherche-au-recrutement-mais-comment-jen-suis-riviere-jerome/

Je suis aujourd’hui dirigeante d’un cabinet de recrutement. Mon métier a plusieurs facettes : 

  • Le développement commercial, donc il s’agit de trouver des clients qui ont besoin d’aide dans leur recrutement, de cibler ses prospects, de les approcher et de leur donner envie de travailler avec nous !
  • La direction : hiérarchique et financière administrative
  • Le support aux chargés de recrutement : de par mon expérience professionnelle, technique et industrielle, je suis à même d’évaluer plus spécifiquement les compétences techniques du candidat, et de trouver le type de poste qui conviendrait le mieux à sa personnalité. En effet, par exemple un ingénieur en électronique peut faire de la conception, de la recherche de composants, du suivi fournisseur, de la gestion de projet, de l’industrialisation, etc… Tous ces postes ont en fait des facettes différentes et selon la personnalité du candidat, ses qualités humaines, sa séniorité, un poste peut lui convenir mieux qu’un autre. C’est ça que j’apporte du fait de mes 20 ans d’expérience dans l’industrie et les sociétés de service.


En tant que spécialiste du recrutement, quels conseils donnerais-tu aux membres de Toulouse Alumni Docteurs (doctorants, jeunes docteurs, docteurs en reconversion...) ?

Le fait d’avoir fait une thèse m’a permis de me prouver que je pouvais aller au bout de quelque chose, d’une étude. Je me suis prouvé cela à moi-même et cela a renforcé ma confiance en moi et en mes capacités de travail. De plus, j’ai appris à mener mon sujet, à m’organiser seule et à trouver et demander de l’aide quand j’en avais besoin (au sein du labo, de l’entreprise qui me donnait les échantillons, et d’autres chercheurs ou thésards d’autres labos).

Finalement ce sont ces qualités qui permettent de réussir professionnellement dans le privé comme dans le public : confiance en soi, grande capacité de travail et d’approfondir un sujet, capacité de rechercher une information, gestion de projet, autonomie. Ce sont aussi des compétences attendues d’un créateur d’entreprise, ce que je suis aujourd’hui devenue.

Les doctorants parlent souvent en entretien de recrutement de leur thèse dans le détail, ce qui désespère les recruteurs car si ce sont des chargés de recrutement, des DRH, des directeur opérationnels, il ne comprennent pas ce dont on leur parle car ils n’ont pas le même bagage.
Bien sûr les interlocuteurs techniques seront intéressés d’en savoir plus. Mais pour tous ces types d’interlocuteurs ils veulent aussi savoir quels « soft skills » a développés le candidat durant sa thèse.
Le jeune docteur doit apprendre à lister les qualités professionnelles qu’il a développé durant ses années de doctorat (gestion de projet, autonomie, etc dont je parlais plus haut) et apprendre aussi à lister les techniques ou les équipements qu’il a pratiqués ou maîtrisés pendant sa thèse. Il est ainsi plus intéressant pour un recruteur de savoir qu’il a utilisé tel logiciel pour développer du code sur telle cible plutôt que de connaitre en détail les problématiques techniques de son sujet de thèse et à quoi allait servir ce développement logiciel. Car ces compétences en développement par exemple sont immédiatement re-employables dans un poste !!!
Il faut que les jeune docteurs apprennent à montrer leur employabilité en entretien, et dans leur CV !!!!


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