Docteure en Sciences du Langage
Thèse soutenue en 2016
Université Toulouse - Jean Jaurès
École doctorale CLESCO | Laboratoire CLLE
Qui es-tu ?
Je m'appelle Marine, j'ai 31 ans, un enfant et je vis à Bordeaux. J'ai un peu l'habitude de dire que j'en suis à ma 3ème vie. J'ai d'abord voulu faire du théâtre de manière professionnelle et j'ai intégré des conservatoires et fait plein de concours pour des écoles nationales qui n'ont rien donné. Ensuite j'ai laissé tomber et j'ai continué les études que j'ai fait en parallèle de sciences du langage en allant jusqu'à avoir un doctorat. Mais la recherche et toute la précarité qui s'ensuit m'ont fait aussi abandonner et j'ai créé mon entreprise de conception-rédaction il y a deux ans.
Parle-nous de ta thèse !
En sciences du langage, ma spécialité était la morphologie (formation des mots) et plus particulièrement la création lexicale : comment est-on capable de former un mot qui n'existait jusqu'alors pas, et surtout de se faire comprendre ? J'étudiais lors de ma thèse les composés néoclassiques, qui sont formés avec des constituants d'origine grecque ou latine à l'origine pour la langue scientifique (pneumologue, ostéopathe, etc.) mais qui ont intégré la langue courante (je suis voiturophobe, je ne suis pas chaussettologue) : comment ? pourquoi ? est-ce que ces constituants sont des suffixes comme les autres ?
Actuellement, quelle est ta profession ?
Je suis conceptrice-rédactrice indépendante (ma société s'appelle Rédactographe). En clair, je mets ma connaissance des mots au service de la communication des entreprises : rédaction de plaquettes, rédaction de textes de sites web, création de noms de marque, création de slogans, etc.
Quelles sont les compétences techniques et les compétences humaines (on parle aussi de soft skills) que tu peux clairement lier, avec le recul, à ton expérience de doctorat ?
DIl y en a plein... D'abord, quand j'ai commencé à travailler dans la communication, je ne connaissais rien à ce milieu. Et dire que j'avais un doctorat, ça en jetait pas mal (et mon slogan est d'ailleurs "don't worry, I'm a Doctor"). Ensuite, j'ai une réelle connaissance des mots qui me permet au quotidien de produire des textes de qualité, et de pouvoir justifier d'une bonne maîtrise de la création de noms. Ensuite, parce que j'ai ce côté geek, j'ai utilisé un logiciel pour la rédaction de ma thèse, LaTeX, qui m'a permis d'appréhender le code et de pouvoir réutiliser ça (même si aujourd'hui je code en HTML, donc pas la même chose). Je connaissais le principe du code. En termes de soft skills, j'avais l'habitude de la solitude et du travail indépendant. Je sais appréhender des sujets complexes pour pourvoir les expliquer à des personnes lambdas. Je suis capable de gérer des périodes de rush. Je suis également à l'aise en formation (car j'avais donné des cours) ou en prise de parole. Le fait d'avoir organisé un colloque jeune chercheur m'avait également pas mal fait entrevoir ce qu'était la recherche de subventions et l'organisation d'événement. Bref, je réinvestis énormément de choses que j'ai apprises ou approfondies durant mon doctorat.
Ça fait quoi d'être Docteur, au quotidien ? Est-ce que ça t'a ouvert des portes ?
Pour moi, ça assoit une autorité que je n'ai pas par mon expérience.
Que souhaiterais-tu dire aux autres Docteurs du réseau de l'Université de Toulouse ainsi qu'aux doctorants actuels ?
Que c'est une expérience extrêmement riche qu'on ne peut qu'en sortir grandi. Et même si je savais avant de finir mon doctorat que je ne souhaitais pas continuer dans cette voie, je ne regrette absolument pas d'avoir été jusqu'à la fin. Et quand on croise un docteur, on a quelque chose en commun : on a survécu à la thèse !!!
En savoir plus sur son entreprise : https://www.redactographe.com
Commentaires0
Veuillez vous connecter pour lire ou ajouter un commentaire
Articles suggérés