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Sophânara DE LOPEZ - Docteur en Chimie des procédés

Portrait d'alumni

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09/01/2020

Docteur en Chimie des procédés
Thèse soutenue en 1995
Institut National Polytechnique de Toulouse - ENSIACET
École doctorale SDM/Laboratoire Chimie Agro-Industrielle

(c) Sophânara De Lopez

Qui es-tu ?
Je suis né au Cambodge, j'ai eu la chance d'arriver avec ma famille en France en 1974 quand la situation s'est transformé en guerre civile. J'ai fait toute ma scolarité à Paris avant de découvrir et de m'installer pour 8 ans à Toulouse (école d'ingénieur puis Doctorat). Je m'y serai bien installé mais les opportunité professionnelle m'ont amené en Provence, en Normandie puis maintenant en région parisienne depuis 8 ans. Avec mes origines cambodgiennes, ma nationalité française, un nom d'origine hispanique (ascendance lointaine espagnole en provenance des Philippines) je me sens pleinement citoyen du monde. Ma grande passion sont donc les voyages avec leurs lots de découvertes, d'échanges et plaisirs associés.

Parle-nous de ta thèse !
La filière de production des molécules biosourcées connait ces dernières années un essor très important grâce notamment à la biotechnologie . Cette recherche de valorisation de la biomasse renouvelable est cependant ancienne. Dans les années 1990, j'ai pu travailler sur le développement de "bio-raffinerie" intégrée à une filière industrielle existante. J'ai travaillé sur l'extraction et la valorisation des molécules (cellulose, hémicelluloses, lignines) issus de sous produits agricoles industriels¨(pailles, bagasse de canne à sucre, ...). C'est ce qui ma amené à être détaché une année en Thaïlande pour évaluer les possibilités d'intégrer ce schéma de valorisation pour des industries sucrières ou papetières utilisant la canne à sucre comme matière première.

Actuellement, quelle est ta profession ?
Depuis 3 ans j'ai basculé dans la transformation Digitale. Je suis actuellement Data Scientist pour la branche Exploration Production de Total. En travaillant dans le Centre de Comptétence Data Analytics, je m'occupe plus particulièrement des projets liés au Digital industriel : nos sites industriels produisent une quantité astronomique de données. Comment valoriser au mieux ces données pour aider à améliorer nos opérations en terme de sécurité, d'efficacité énergétique (limitation de l'empreinte environnementale) et opérationnelle. Vaste sujet qui occupent bien mes journées.
Comment passe-t-on de la chimie de la biomasse à la data science ? Auparavant j'ai pu évoluer dans des domaines diversifiés : Gestion de projets, R&D où j'ai développé une expertise en spectroscopie Proche-Infra Rouge, modélisation des procédés de Raffinage, pilotage économique des raffineries et bien sur biomasse lors de ma thèse. A priori peu de chose en commun et cependant un fil rouge ... l’appétence que j'ai développé au fil des années pour les données et la valorisation que l'on peut en faire !

As-tu une anecdote sur tes années de thèse que tu souhaiterais partager ?

Est-ce que j'aurais spontanément fais une thèse à la sortie de mon école d'ingénieur ? Je ne sais pas. Je voulais surtout combiner projet professionnel et aspiration personnelle en cherchant un projet (et les financements) pour travailler en lien avec l'Asie. Après plusieurs mois infructueux de recherche, j'ai poussé la porte d'un professeur (mon futur directeur de thèse). Il m'a proposé le projet en Thaïlande ... la seule condition était de faire un Doctorat. J'ai signé tout de suite !

Quelles sont les compétences techniques et les compétences humaines (on parle aussi de soft skills) que tu peux clairement lier, avec le recul, à ton expérience de doctorat ?

Paradoxalement, j'ai développé l'appétence pour les données à l'époque où l'on avait peu de données. Pour ma thèse, je me suis intéressé au Plan d'Expérience car il fallait extraire le maximum d'information avec un minimum d'expérience. Cette première étape m'a amené à développer une expertise en chimiométrie (analyses multivariées, statistiques, informatique) pour exploiter les spectres proches-infra rouge pour l'analyse en-ligne de procédés. Le domaine de la modélisation de procédé et des processus économiques m'ont permis de développer des compétences de formalisation et d’abstraction des problèmes. Enfin grâce à la participation aux conférence scientifiques, j'avais senti l'essor des sujets autour du machine learning, deep learning, intelligence artificielle avant que ces mot ne fassent le buzz médiatique. J'ai réussi à monter mes compétences sur ces sujets grâce aux MOOC. Au delà des acquis techniques/scientifiques, les acquis du doctorat sont multiples . Apprendre à apprendre, savoir se remettre en question, sortir de sa zone de confort, l'ouverture d'esprit, le travail collaboratif, le plaisir de vulgariser et partager des sujets complexes.

Ça fait quoi d'être Docteur, au quotidien ? Est-ce que ça t'a ouvert des portes ? Est-ce que c'est une expérience que tu valorises ?

Oui et non car cela dépend du contexte. En ayant fait des projets à l'international (USA, Europe, Asie/Pacifique), j'ai constaté la perception très différente du doctorat dans le monde anglo-saxon/asiatique (favorable) et le contexte français (indifférent au mieux voire défavorable).
Une anecdote : pour ma première carte de visite chez le pétrolier BP, mon manager m'a demandé de ne pas oublier de préciser PhD car cela ouvre des portes. En arrivant chez Total, pour ma première carte de visite, le PhD ne devait pas être mentionné. Mais ces dernière années, j'ai constaté une valorisation plus importante des doctorats dans les grandes sociétés françaises. Heureusement, la perception du doctorat évolue donc dans le bon sens me semble-t-il. Dans le domaine digital du moins, la concurrence avec les GAFA (géants du web) est féroce pour recruter les doctorants/docteurs/post-doc sur des sujets pointus comme le deep learning.

Que souhaiterais-tu dire aux autres Docteurs du réseau de l'Université de Toulouse ainsi qu'aux doctorants actuels ? As-tu des conseils ?

A travers mon parcours, j'aurai envie de partager quelques messages pour les nouveaux doctorants ... il est fort probable que certains métiers que vous exercerez n'existent pas encore. Le doctorat développe votre capacité à apprendre et à vous adapter... restez à l'écoute des opportunités, n'ayez pas peur de sortir de votre zone de confort, ayez plaisir à développer vos compétences techniques et surtout vos soft-skills. L'intérêt d'un réseau d'Alumni est justement de vous ouvrir les yeux sur le monde des possibles

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