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Sophie ROMAN - Docteure en Dynamique des fluides

Portrait d'alumni

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19/11/2019

Docteure en Dynamique des fluides
Thèse soutenue en 2012
INP Toulouse
École doctorale MEGEP l Laboratoire IMFT

(c) Sophie Roman

Qui es-tu ?
Sophie, une toulousaine qui vit maintenant à Orléans. J'aime la recherche et enseigner, j'ai la chance d'en faire mon métier. J'aime explorer, découvrir, lire, la musique... J'ai vécu à Toulouse, Paris, Montpellier, Orléans, et en Californie. Repartir à zéro et tout reconstruire dans une ville que l'on ne connait pas est un challenge mais aussi une belle expérience à chaque fois

Parle-nous de ta thèse !
Pendant ma thèse je me suis intéressée à la microcirculation sanguine, un réseau de petits vaisseaux sanguins où ont lieu les échanges de matière (gaz repiratoires, nutriments, déchets métaboliques) avec les tissus environnants. Le sang est majoritairement constitué de globules rouges (45 %) dans un liquide appelé plasma. Dans la microcirculation les diamètres des vaisseaux sont petits (moins de 100 microns), et leur taille est proche de la taille des globules rouges. Par conséquent, des effets dynamiques complexes liés à la présence de ces cellules existent et jouent un rôle important dans le transport et les échanges de matières avec les organes. J'ai étudié en particulier le fait que les globules rouges et le plasma peuvent se répartir inégalement au niveau de bifurcations microvasculaires, ce qu'on appelle l'effet de séparation de phases. Pour étudier cet effet j'ai tiré profit des technologies émergentes : la microfluidique et les techniques d'imagerie, associées aux connaissances actuelles en mécanique des fluides et en biologie pour étudier les écoulements sanguins dans des régimes représentatifs des conditions physiologiques. Ce travail de thèse a apporté des protocoles méthodologiques directement exploitables par la communauté scientifique pour l'étude d'objets biologiques en microfluidique et a permis l'obtention de résultats quantitatifs sur la physique des écoulements de globules rouges, là ou les approches étaient quasi exclusivement qualitatives.

Quelle est ta profession actuelle ? Peux-tu nous parler de ton parcurs pro ? 
Je suis maître de conférence à l'Université d'Orléans. J'enseigne à l'Observatoire des Sciences de l'Univers en Région Centre à des étudiants de Licence et de Master. En parallèle, j'effectue mon travail de recherche à l'Institut des Sciences de la Terre d'Orléans. Après la thèse je souhaitais continuer à travailler dans la recherche, académique ou privée et mon expérience en enseignement m'avais plu. J'ai fait plusieurs post-doctorats qui m'ont permis d'élargir mon champs de compétences. Après 4 ans passés aux États-Unis à Stanford University, j'avais envie de rentrer en Europe et j'ai commencé à candidater pour des postes permanents en recherche ou enseignement/recherche et j'ai eu le poste à Orléans.

Quelles sont les compétences techniques et les compétences humaines (on parle aussi de soft skills) que tu peux clairement lier, avec le recul, à ton expérience de doctorat ?
Le doctorat est un premier pas dans la recherche qui m'a fait découvrir notamment la microfluidique, une technologie que j'applique maintenant à différents domaines. Pendant la thèse la gestion du temps est importante, je pense avoir garder cette compétence. Je pense que c'est plutôt l'ensemble de mes expériences en doctorat et post-doctorat qui forment vraiment la chercheuse que je suis aujourd'hui. En effet, j'ai complètement changé de thématique de recherche entre la thèse et mes post-doctorats, cela m'a obligé à ré-apprendre, à être curieuse, ouverte et à innover, des qualités très importantes en recherche.

Ça fait quoi d'être Docteur, au quotidien ? Est-ce que ça t'a ouvert des portes ?
Bien sûr que le doctorat ouvre des portes, que ce soit dans l'académique ou le privé, je suis convaincue que le doctorat est de plus en plus reconnu.

Quels souvenirs gardes-tu de ton doctorat ? Les moments forts, les moments durs, la soutenance...
Je me souviens que les premiers mois de thèse ont été assez difficiles car je ne savais pas si j'allais être à la hauteur, je ne comprenais pas encore bien ce que l'on attendait de moi. Puis, quand on commence à vraiment rentrer dans le sujet, à se l'approprier, cela devient très stimulant et motivant. Bien sûr il y a des moments de doute, de stress, ce qui arrive encore dans mon travail de recherche aujourd'hui, mais avoir le sentiment d'être à la pointe de ce qui est fait dans un domaine précis peut être très exaltant. La soutenance s'est bien passée, j'étais heureuse d'y être entourée par ma famille et quelques amis, c'est un moment important.

Que souhaiterais-tu dire aux autres Docteurs du réseau de l'Université de Toulouse ainsi qu'aux doctorants actuels ?
Je souhaiterais dire que pendant et après la thèse il ne faut pas hésiter à s'ouvrir à d'autres domaines pour lesquels on ne se sent pas forcément compétent au départ. L'environnement d'un laboratoire, d'une université, nous offre la chance d'apprendre des choses nouvelles sur divers sujets et savoir en bénéficier est une vraie richesse. S'il est vrai qu'être expert dans un domaine est important, c'est aussi rassurant avec le risque de s'enfermer dans un domaine restreint. Prendre le risque de sortir de son domaine de compétence c'est aussi apporter une vision, des idées, des techniques vers une autre thématique et c'est enrichir son champ de connaissances.

 

Qu'attendrais-tu d'un réseau alumni docteurs ?
Je pense qu'un réseau alumni aurait pu m'être utile lors de ma recherche de post-doctorat aux États-Unis pour avoir des conseils, des contacts, des pistes. D'ailleurs, quand quelque années plus tard une doctorante du laboratoire où j'ai fait ma thèse a cherché un post-doctorat aux États-Unis, ma directrice de thèse l'a orientée vers moi. Un réseau alumni permet vraiment de simplifier ces prises de contact, de savoir qui travaille où et de pouvoir contacter les personnes pour avoir des informations ou des conseils.

 


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