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Clair CHAIGNE - Doctorant - demi-finaliste régional MT180 2019

Portrait d'alumni

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29/09/2019

Année prévue de soutenance de thèse : 2021 "si tout va bien"
Université Toulouse III - Paul Sabatier
École doctorale BSB : Biologie Santé Biotechnologies
Laboratoire : Centre de Biologie du Développement qui fait partie du Centre de Biologie Intégrative/CNRS

(c) UFTMP

Parle nous un peu de toi.
Clair Chaigne, je viens d’un petit village près de Bordeaux et j’habite maintenant à Toulouse depuis presque 8 ans. Mes passions sont le cinéma (à la base j’étais venu à Toulouse pour faire des études de montage vidéo mais j’ai quelque peu dérivé de ce domaine depuis…), le dessin, l’écriture, la musique (je fais du violon et du trombone et je cherche des gens qui seraient intéressés pour jouer avec moi), aller à la piscine, jouer à l’émission slam et dormir. J’essaye tant bien que mal de continuer à les cultiver malgré le peu de temps et d’énergie que laisse la thèse.

Dans le style de Ma Thèse en 180 secondes, mais à l'écrit, peux-tu nous parler de ta thèse ? 

Le titre de mon projet est « Rôle de photorécepteurs atypiques dans la transmission des effets directs et circadiens de la lumière chez un vertébré diurne ». Pour faire plus simple, je m’intéresse à des cellules un peu particulières qui sont des neurones sensibles à la lumière bleue (ils possèdent un récepteur à la lumière bleue appelé mélanopsine). On les qualifie de « photorécepteurs atypiques » parce qu’ils n’ont pas la même morphologie et manière de fonctionner que les photorécepteurs classiques impliqués dans la vision. Chez l’humain ces neurones se trouvent dans l’œil et font partie d’une voie « non visuelle » de la lumière qui influence de nombreux processus biologiques dont le sommeil. C’est à cause d’eux qu’on vous conseille par exemple de ne pas regarder de vidéos de chats qui se lèchent la queue le dimanche à 23h ou d’installer un filtre à lumière bleue sur le téléphone pour ne pas perturber l’endormissement. J’étudie ces neurones chez un vertébré diurne (comme nous) qui est la larve de poisson zèbre, un modèle beaucoup utilisé dans le domaine de la chronobiologie (étude des rythmes veille/sommeil), et beaucoup plus pratique à utiliser qu’un humain. J’essaye tant bien que mal de comparer au niveau comportemental et moléculaire des larves mutantes (dans lesquelles la mélanopsine n’est plus exprimée, et où les neurones ne sont donc plus sensibles à la lumière bleue) avec des larves non mutantes. Par exemple je filme les larves dans différentes conditions d’illumination (jour/nuit, noir complet, lumière constante…) et grâce à un logiciel qui me permet d’analyser la distance parcourue de chaque larve, je compare l’activité locomotrice et le sommeil des larves mutantes par rapport aux non mutantes. J’essaye aussi de voir au niveau moléculaire si je peux voir des dérégulations d’expression de certains gènes chez les larves mutantes, qui pourraient expliquer les défauts trouvés au niveau comportemental. Je m’intéresse plus particulièrement à certains gènes qui sont normalement exprimés de manière circadienne, c’est-à-dire de manière rythmique selon le moment de la journée, comme par exemple l’enzyme clef de la voie de synthèse de la mélatonine qui est plus exprimée la nuit que le jour. Je regarde donc si ces gènes sont toujours exprimés de manière rythmique chez les larves mutantes et avec les mêmes taux d’expression. Pour faire ça j’extraie l’ARN des larves (qui est le produit du gène) à plusieurs moments de la journée (et de la nuit…) et je quantifie les ARN qui m’intéressent grâce à une machine, pleins de tubes et de l’huile de coude. Heureusement je ne suis pas tout seul pour faire tout ça, j’ai ma directrice de thèse qui m’aide dans mes expériences et est là pour m’épauler quand il faut venir au laboratoire à 3h du matin. En résumé pendant ma thèse je regarde des larves de poisson zèbre dormir et je ne dors pas beaucoup.

Comment te projettes-tu dans l'après-thèse ?
Pour l’instant c’est difficile de me projeter, je fais par étapes. Je fais les choses parce qu’elles m’intéressent et me font plaisir, c’est pour ça que j’ai choisi de continuer en thèse. Ensuite je verrai si la science m’intéresse toujours autant et si je me vois faire carrière dedans. En regardant autour de moi l’après-thèse dans un laboratoire public n’est malheureusement pas très engageant avec peu de postes à pourvoir pour beaucoup de monde, il faut beaucoup de motivation et de chance.

Que t'a apporté la formation MT180 qui à ton avis te sera utile dans ta poursuite de carrière ?
La formation Mt180 m’a apportée plus d’aisance pour parler de science et vulgariser plus facilement des travaux de recherche pour un public varié. Ça m’a aussi forcé à apprendre à synthétiser et à savoir comment mieux capter l’attention, qui je pense est de plus en plus essentiel dans ce monde où tout va vite et où il faut savoir quoi dire pour se faire remarquer et laisser une trace dans l’esprit des gens pour se faire une place dans le milieu professionnel. Et ça m’a surtout apporté un module de cours validé en plus.




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