Thomas Tressard, Docteur en Neurosciences et responsable de projets en R&D
Thomas Tressard, Docteur en Neurosciences
Diplômé de l'Université Aix/Marseille
Ecole Doctorale Sciences de la vie et de la santé
Mon projet de thèse m’a permis de développer des outils d’enregistrements et d’analyses d’activités neuronales. Mes contributions concernent le développement de microscopes optiques et d’outils d’analyses d’images associés. Le sujet, multidisciplinaire, était centré autour de la physique et de la biologie.
Pourquoi avez-vous fait une thèse ? / Quelles ambitions professionnelles aviez-vous quand vous avez commencé votre doctorat ?
L’opportunité de faire une thèse s’est présentée à l’INMED, où je venais de travailler pendant 5 ans en tant qu’ingénieur de recherche en imagerie. J’ai toujours été intéressé par les interactions lumière/matière et plus précisément par les différents domaines d’imagerie médicale. Et quoi de mieux qu’une thèse pour aller au fond des sujets qui nous plaisent. Le fait de bien connaître le laboratoire a contribué à ma décision, motivée aussi par un désir de continuer à travailler comme ingénieur de recherche. L’école doctorale m’a d’ailleurs accompagné en me proposant des formations autour de la gestion de projet. Et comme j’ai participé à la construction d’un microscope, ces cours m’ont servi sur-le-champ !
Votre parcours de recherche d'emploi après le doctorat ?
Il a été assez court. Les postes d’ingénieur de recherche se faisant rares, j’ai sollicité tous mes réseaux : les réseaux sociaux et job boards bien sûr autant que celui - plus humain – que j’ai construit avec les personnes rencontrées pendant mes années de thèse. Après quelques mois, j’ai rejoint SCALIAN où je travaille aujourd’hui.
Quel est votre poste actuel et quelles sont vos missions (vous pouvez dérouler une journée, une semaine voire un mois type) ?
Je travaille dans le groupe SCALIAN depuis le mois de janvier 2020. Mon rôle est responsable scientifique de projets dans l’équipe de l’INNOVATION LAB qui, avec sa trentaine de docteurs, travaille sur toutes les thématiques scientifiques sous-jacentes aux métiers du groupe.
La majeure partie de mon temps est dédiée à la R&D en traitement d’images et plus précisément au développement d’algorithmes et solutions innovants, même si je n’échappe pas à la veille scientifique et technologique. Néanmoins les activités sont variées. Par exemple, il m’arrive régulièrement d’apporter une expertise technique aux équipes opérationnelles lors d’une consultation chez le client ou bien de réponses aux appels d’offres.
Dans le détail, j’organise en général mon temps sur des phases assez classiques d’un projet de recherche. Ils démarrent toujours par une étude bibliographique sur un sujet construit avec les métiers SCALIAN, laquelle me permet d’identifier les verrous scientifiques et technologiques. Vient ensuite une phase d’analyse des verrous, à partir de laquelle nous – moi, les partenaires du projet, la direction - décidons de poursuivre ou d’abandonner le sujet. Lorsque tout le monde est convaincu de l’intérêt scientifique et commercial du sujet, eh bien je me mets au travail ! C’est la phase de développement durant laquelle je vais explorer les solutions que l’on peut mettre en œuvre pour tenter de faire sauter les verrous. Durant toutes ces étapes, je suis accompagné par un directeur scientifique. Naturellement, je propose régulièrement des rapports, anime ou participe à des réunions d’avancement. Bref, j’informe les diverses personnes impliquées de l’avancée du projet. Ces échanges favorisent le foisonnement ou l’identification par les acteurs de nouveaux points d’intérêts, qu’ils soient scientifiques ou plutôt métier.
Quelle compétences (hard skill et soft skills) utilisez-vous au quotidien dans vos missions ?
Naturellement, les compétences scientifiques et techniques acquises durant mon cursus me sont utiles au quotidien. Je sollicite mes savoirs en physique bien sûr, mais aussi en programmation et dans les pratiques de gestion de projet. Sans oublier l’autonomie et les capacités rédactionnelles, deux compétences fortes du docteur, qui me permettent de bien m’organiser et communiquer sur mes travaux. D’ailleurs, ma capacité à vulgariser, à adapter mon discours au public concerné simplifie et optimise cette communication. Un autre point important est ma faculté à gérer l’incertitude des projets. Les travaux que je mène restent dans le domaine de la R&D et il est donc important de savoir gérer les inconnues qu’ils soulèvent. On peut également ajouter une volonté de toujours vouloir apprendre et se former.
Qu’aimez-vous le plus dans ce métier ? Quelles sont vos principales satisfactions ?
Ce qui me plaît dans ce métier, c’est de pouvoir y aborder plusieurs domaines d’expertises à travers le traitement d’images, d’approfondir plusieurs aspects de cette discipline. Les missions, qui durent généralement quelques mois, sont variées. Elles m’incitent à sortir de ma zone de confort, à me relancer sur de nouveaux sujets très régulièrement. De façon plus générale, je suis très content de pouvoir continuellement apprendre et monter en compétences tout en travaillant sur des projets concrets. Et puis, l’accueil au sein de SCALIAN et l’accompagnement de l’INNOVATION LAB m’ont été bénéfiques, facilitant la transition entre le monde de la recherche publique et privée.
Dans quelle mesure votre expérience en doctorat est un atout dans votre parcours professionnel ?
En premier, je dois souligner que l’expérience acquise durant mon doctorat me sert quotidiennement. Tout comme la thèse, les projets de R&D nécessitent de mener à bien des tâches complexes en relative autonomie. Ensuite, j’aborde plus facilement les projets et notamment les aspects opérationnels de ceux-ci. De sorte que j’arrive à comprendre efficacement et les besoins métiers et les contraintes qui s’en dégagent par rapport à mon domaine d’activité.
De manière générale, grâce à mon doctorat, j’ai développé les outils scientifiques et méthodologiques pour réaliser et valoriser mon travail.
Quels genres de profils sont fréquemment recherchés dans votre entreprise ? Quels conseils pourriez-vous donner à un.e jeune docteur.e qui souhaite évoluer vers ce métier ?
SCALIAN recrute sur ses métiers (Strategic Consulting, Operation Performance, Digital System) principalement des ingénieurs juniors ou expérimentés, des experts, des consultants, chef de projets, …. Pour ce qui concerne l’INNOVATION LAB, nous recherchons des docteurs en informatique, systèmes embarqués, systèmes d’information, dynamique des fluides, traitement d’images, robotique, data science, gestion de la supply chain, du changement, performance des projets, de la qualité, facteur humain, génie industriel… Les compétences spécifiques à nos métiers sont bienvenues mais des bases peuvent suffire puisque l’activité au sein de l’INNOVATION LAB autorise une montée en compétence.
Les principales différences avec mon doctorat concernent la durée des projets – plus courts - et le rythme imposé par un temps différent de celui du travail de recherche pur : échanges fréquents, rapports techniques, réponses à appel d’offres, présentations, … . En contrepartie, les sujets sont plus variés et les résultats de mes efforts plus visibles – livrables, satisfaction client, gains d’affaires, … . Il y a aussi les opportunités de projets collaboratifs, les possibilités d’évolution vers d’autres métiers moins techniques ou de développer une expertise.
Mon conseil principal est de ne pas hésiter à se tourner vers les métiers du service et plus généralement le privé. Les craintes et les a priori que l’on peut avoir sont rarement fondés. Il y a des différences majeures, mais dans l’ensemble on arrive rapidement à s’adapter et nos compétences de docteurs nous y aident.
Retrouvez les métiers et carrières de Scalian sur leur site https://www.scalian.com/accueil/
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