Retour aux actualités
Article suivant
Article précédent

Corinne JOFFRE - Docteure en Biophysique et biologie moléculaire et secrétaire générale d'ANITI

Alumni à la Une

-

26/05/2020

Docteure en Biophysique et biologie moléculaire
Thèse soutenue en 2008
Université Toulouse Paul Sabatier
École doctoraleBSB/ Labo IPBS

Qui es-tu ?

Je m'appelle Corinne Joffre, je suis née à Lyon où je suis restée jusqu'à la première partie de mes études supérieures (INSA de Lyon) et je suis arrivée à Toulouse pour faire mon DEA puis ma thèse. Et j'y suis restée !

Mes passions, ou plutôt l'occupation de mon peu de temps libre (3 enfants entre 2 et 5 ans) : de la lecture principalement, des expériences culinaires, et sinon des projets, petits et grands, pour réduire mon empreinte environnementale : du DIY pour réduire les déchets et diminuer la consommation énergétique de notre maison, et de la permaculture (niveau débutant !).

Parle-nous de ta thèse !

En 180 mots ? Chercher un nouveau médicament, c'est un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin. Personne ne ferait ça ? Et bien si, les industries pharmaceutiques l'ont fait pendant très longtemps. Elles faisaient (et font toujours) du criblage haut débit, càd qu'elles testaient des millions de molécules jusqu'à trouver celle qui pourrait se lier à une cible thérapeutique donnée et être active. Cette molécule, cette perle rare, est appelée un hit (et non un hic, vous l'aurez compris). 

L'objectif de ma thèse a été d'allier plusieurs méthodes de biophysique (RMN, cristallographie des rayons X, ITC) et la bioinformatique pour concevoir rationnellement une molécule  susceptible de se lier en utilisant la structure 3D de la cible thérapeutique choisie. Comme un puzzle en 3D mais avec des paramètres et des facteurs physico-chimiques à prendre en compte. 

L'approche choisie était une approche par fragment. En effet, il est plus facile d'identifier plusieurs petites molécules avec une faible affinité pour la cible et ensuite de les lier chimiquement entre elles pour obtenir un ligand de haute affinité (ce terme était dans le titre de ma thèse ;). Le jeu consistait à trouver des molécules qui se positionneraient sur la cible dans des poches voisines et bien orientées les unes par rapport aux autres pour ensuite les lier chimiquement entre elles. Vraiment comme dans un puzzle, mais ça m'a pris 4 ans...

As-tu une anecdote à partager ?

La chimie n'était pas mon fort (ni ma formation) et quand j'ai dû synthétiser la molécule finale, conçue rationnellement donc, je n'y suis pas arrivée. Une réunion de travail avec les 3 équipes avec lesquelles je travaillais a été organisée pour voir la suite à donner. Et finalement, la réunion s'est transformée en pitch devant le directeur du labo. Je n'étais pas préparée mais je m'en suis a priori bien sorti, puisqu'il a accepté de prendre en charge la synthèse de la molécule par une entreprise de chimie orga. 

Compétence "Pitch" : check !

Quelle est ta profession actuelle? (quelles sont tes missions, que fais-tu au quotidien ou de façon hebdomadaire, comment vois-tu ton métier, comment es-tu arrivé·e là)

Je suis secrétaire générale d'ANITI, un institut interdisciplinaire en intelligence artificielle. Au quotidien, je fais de la gestion de projet, pour un projet d'envergure, avec 3 volets (recherche, formation, dév. éco.), 200 personnes impliquées, beaucoup de partenaires (environ 40 et le nombre va augmenter), un budget de 80M€ environ.

Au début, je trouvais que l'intitulé "secrétaire générale" était un peu fourre-tout et pas très parlant. Alors oui, c'est le cas, mais l'avantage est que ça me donne une très grande polyvalence et m'amène à faire le grand écart sur des sujets très nombreux et sans rapport les uns avec les autres. Mais surtout, ma plus-value, le cœur de mon métier, c'est d'être la personne-ressource qui sait tout ce qui passe dans l'institut et qui peut faire la connexion entre les différents volets et les différents acteurs. Et secrétaire, à l'origine ça veut dire ça : le fait d'être dans les secrets d'une entreprise ou d'une institution.

Quelles sont les compétences techniques et les compétences humaines (on parle aussi de soft skills) que tu peux clairement lier, avec le recul, à ton expérience de doctorat ?

Sur les compétences techniques en lien avec le doctorat, je dirai un grand sens de l'organisation et de la rigueur. L'autonomie aussi est essentielle dans mon poste, et je l'ai apprise en doctorat (à travailler avec plusieurs équipes, la responsabilité d'encadrement se dilue plus qu'elle ne se multiplie). 

Côté soft skills, un excellent relationnel est essentiel dans mon métier, et encore une fois, à travailler avec différentes équipes, c'est une qualité que j'ai pu développer et dont j'ai vite compris qu'elle serait indispensable pour avancer dans les meilleures conditions.

Ça fait quoi d'être Docteure, au quotidien ? Est-ce que ça t'a ouvert des portes ? Est-ce que c'est une expérience que tu valorises ?

Je travaille dans le milieu de la recherche académique depuis la fin de ma thèse, mais sans faire de recherche. Le fait d'avoir un doctorat influe sur mes relations avec les chercheurs et enseignants-chercheurs que je côtoie quotidiennement. Par exemple, j'ai fait pendant 10 ans de l'ingénierie de projets de recherche et les porteurs de projet que j'ai accompagnés ont largement apprécié le fait que je comprenais très bien le raisonnement et la démarche scientifiques, et que je savais ce qu'est un labo et comment ça fonctionne. Cela m'a permis de questionner des projets et d'alimenter les discussions scientifiques sans être du domaine, plusieurs fois de manière fructueuse.

Que souhaiterais-tu dire aux autres Docteurs du réseau de l'Université de Toulouse ainsi qu'aux doctorants actuels ? As-tu des conseils ?

Je n'ai pas de conseil ni de message à proprement parler. Le doctorat est une expérience au final très personnelle et tellement différente de l'un à l'autre. Chacun doit la vivre pour en tirer un maximum pour soi-même, mais comme toute expérience personnelle dans la vie ;) et comme toute expérience perso, pensez réseau !!


Corinne est aussi membre de la section régionale de l'Andès : l'Andès Toulouse, qui sera mise en avant sur le réseau très bientôt !

1 J'aime
1225 vues Visites
Partager sur
  • Carrière
  • BSB
  • ANITI
  • Andès
Retours aux actualités

Commentaires0

Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.

Articles suggérés

Portrait d'alumni

Aude GREZY, Doctorat en Epigénétique et rédactrice scientifique freelance

LC

Lolla CHOUCAVY

29 juin

Portrait d'alumni

Naila BOUAYED - conseils d'une jeune Docteure

LC

Lolla CHOUCAVY

21 avril

Alumni à la Une

Delphine SORDES - Docteure en Physique et nanophysique et ingénieure système en R&D

LC

Lolla CHOUCAVY

12 janvier