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Zafarani UWINGABIRE - Doctorante en Sciences Économiques

Portrait d'alumni

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13/11/2019

Doctorante en sciences économiques
Université Toulouse Jean Jaurès
École doctorale TESC / LEREPS

(c) Zafarani Uwingabire

Zafarani, qui es-tu ?

Je suis par nature curieuse, et passionnée par le savoir, la découverte et le partage de nouvelles idées, informations, compétences, expériences, etc. Et j'adore danser.

Quel est ton parcours ?

Je suis originaire du Rwanda dans la ville de district de Huye au sud où j’ai étudié pour mon cycle secondaire, l’équivalent du lycée en France, en option biochimie. Après cela, j’ai commencé l’université en faisant un bachelor, l’équivalent d’une licence en France, en agroéconomie et agroalimentaire. Ce diplôme m’a permis de travailler comme coordinatrice de la chaine de valeur du café. Après quelques années de travail j’ai décidé de me spécialiser en faisant un master. Je voulais que cette spécialisation m’apporte plus que du contenu. Je voulais aussi découvrir une autre culture et une autre langue, en gros avoir une expérience dans un environnement internationale. C’est pour cette raison que je suis venu en France faire le master agrofood chain à l’ENFSEA (https://toulouseagricampus.fr/Formation/Formation-initiale/Master-AgroFood-Chain) où j’ai fait le master 1 et 2. Ça avait le double avantage de me former dans ma langue professionnelle, l’anglais, mais aussi de m’immerger dans une autre culture qu’est la France. Puis, pendant le Master, j’ai fait un stage de 6 mois à la FAO (Food and Agricultural Organization ; http://www.fao.org/home/en/) à Rome et j’ai travaillé sur un sujet qui m’a passionnée. Ce projet portait sur l’évaluation économique des pollinisateurs. Cela m’a vraiment incitée à aller voir un peu plus loin pour comprendre mieux le lien entre notre société et les pollinisateurs.

Parle-nous de ta thèse !

Je travaille sur l’analyse économique des impacts des services écosystémiques sur le bien-être social à différentes échelles : avec l’étude de cas des insectes pollinisateurs et du service de pollinisation. De nombreux travaux récents démontrent que ces insectes, qui sont si importants pour notre agriculture, notre alimentation, mais aussi le maintien de notre biodiversité, sont en déclin partout dans le monde. Je mène cette étude en trois parties. La première partie porte sur l’évaluation de l’impact du déclin des insectes pollinisateurs sur le marché international. La seconde concerne l’évaluation du service de pollinisation en estimant le consentement à payer pour la protection des bénéfices marchands et non marchands des abeilles par les acteurs sur le territoire des coteaux du val de Gascogne, au sud-est de Toulouse en France. Enfin, la troisième s’intéresse à l’impact des insectes sur la productivité des ménages agricoles dans les pays du sud, qui ont d’autres caractéristiques que la France. Pour cela, j’ai choisi mon pays, le Rwanda. Le premier résultat, et le plus important, est que ce déclin des pollinisateurs en général n’est pas anodin pour notre société. Les insectes, qu’ils soient sauvages ou domestiques, apportent beaucoup à notre bien-être. Premièrement, on le voit par le prix de nos fruits et légumes. Si ces insectes disparaissaient, les prix augmenteraient de façon significative. Et ce non pas seulement localement mais aussi mondialement car si un déclin surgit en Afrique de l’Ouest c’est 30% de l’offre mondiale de cacao qui sera touchée. Deuxièmement, on le mesure par l’importance que les gens donnent à la biodiversité. Or les insectes ont un impact fort sur cette biodiversité. Grace à notre étude dans le Val de Gascogne, on estime le consentement à payer pour le maintien de cette biodiversité à plus de 100 euros par ménage et par an. Cette étude soulève aussi que les acteurs sont inquiets face à ce déclin. Ceci montre que les gens dans l’ensemble perçoivent ce lien avec ce service écosystémique. Enfin, le bien-être des ménages agricoles dans les pays du sud qui dépendent beaucoup de secteur agricole en souffriront d’avantage en cas de déclin des pollinisateurs.

Quel sont tes projets professionnels après ton doctorat ? Vers quels métiers souhaites-tu évoluer, et pourquoi ?

Depuis que j’ai pris goût à la recherche, j’essaye de comprendre si cela me plairait de rester dans ce domaine. Actuellement, je teste ce domaine par le biais d’un poste d’ATER à science Po. Sinon, je souhaiterais travailler dans un domaine de développement territorial car je pense que j'aurais des avantages comparatives pour cela. Tout au long de ma carrière je me suis équipée exprès des compétences et de connaissances nécessaires pour la conception et la mise en œuvre des projets de développement.

Ça fait quoi d'être doctorant·e ?

C'est un parcours assez mitigé pour moi. Il y a des moments certes durs, plus souvent même, des moments de solitude, etc. Mais en même temps, il y a des moments exceptionnels, des découvertes et des partages . Être doctorant, c'est être sur tous les stades d'un projet en tant que le chef, exécutive et l’apprenti en même temps. Accepter d’être critiquée à tout moment et même de demander des critiques. Le plus dur, pour moi, c'est de ne pas savoir avec exactitude quand ça finira. C'est un vrai challenge de la vie.

Selon toi, qu'est-ce que le réseau Toulouse Alumni Docteurs pourrait apporter à ses membres ?

Par exemple, le réseau permettrait de sortir de la solitude et à la réinsertion dans la sphère du monde de travail. En effet, l’aspect spécifique sur lequel le doctorant se spécialise peut être une limite plus tard sur le marché du travail. Ce réseau peut contribuer à l'identification des compétences que les doctorant acquièrent tout au long de la thèse, cela étant différent à chacun selon les profils.

 


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